Par la Rédaction Enquête de The Independentist
Bureau de Londres – Juin 2025
Depuis plus de huit ans, le peuple d’Ambazonie — l’ancien Cameroun britannique méridional — vit sous siège. Ses villes sont bombardées, ses leaders emprisonnés ou exilés, et des milliers de ses enfants dispersés dans des camps de réfugiés ou à travers le monde. Pourtant, même en exil, leur gouvernement reste debout, et son Président, Dr. Samuel Ikome Sako, reste déterminé.
Dans une interview exclusive accordée à The Independentist, le Président Sako offre un témoignage sans précédent sur les trahisons internationales, les luttes internes et les victoires silencieuses qui ont marqué cette guerre oubliée de décolonisation. Ce qui en ressort est un récit bouleversant d’un peuple trahi par l’histoire — mais qui refuse de se soumettre.
*Le Royaume-Uni : Le Bourreau Silencieux*
Selon le Président Sako, la tragédie ambazonienne trouve sa racine dans une trahison coloniale orchestrée à Londres.
« Nous étions un territoire sous tutelle des Nations Unies placé sous protection britannique, pas un cadeau offert à la France », affirme-t-il.
Malgré ce statut, le Royaume-Uni organisa un plébiscite controversé en 1961, forçant le Cameroun méridional anglophone à s’unir au Cameroun francophone. Soixante ans plus tard, Londres reste muette, privilégiant ses intérêts économiques au Cameroun au détriment de ses responsabilités historiques.
« Il a fallu une manifestation massive devant le siège du Commonwealth à Londres pour obtenir une simple réunion », révèle Sako.
« Et même alors, la Secrétaire générale, Patricia Scotland, a refusé de nous rencontrer. Nous avons été reçus par de simples directeurs. Ils ont promis de nous recontacter… Mais leur silence a été total. »
La France : Le Marionnettiste de Yaoundé
Si le Royaume-Uni a trahi l’Ambazonie par le silence, la France l’a fait par les armes.
*Le Président Sako expose en détail le rôle actif de la France dans la guerre :*
Formation militaire et soutien logistique à l’armée camerounaise impliquée dans des massacres en Ambazonie.
*Protection diplomatique au Conseil de sécurité de l’ONU.*
Exploitation économique des ressources ambazoniennes, notamment les bananeraies de la CDC et les champs pétroliers.
« La France est la main coloniale derrière la baïonnette », accuse-t-il.
« Elle a déclaré qu’aucun anglophone ne devait diriger le Cameroun, et que toute rébellion devait être écrasée militairement. Et la Grande-Bretagne a acquiescé. »
*Canada et Suisse : Des Médiateurs Trompeurs*
Le Président détaille également l’échec de deux processus de médiation largement médiatisés :
Le Processus Suisse, dirigé par le Centre pour le Dialogue Humanitaire (HD), s’est révélé opaque et biaisé.
Les Négociations Canadiennes, soutenues par Affaires mondiales Canada, ont été interrompues lorsque le Canada a tenté d’imposer un cadre d’unité déguisé en dialogue.
« Le Canada s’est ensuite excusé en privé pour sa mauvaise gestion du dossier », affirme Sako.
« Ces pays ne cherchaient pas la paix, mais la soumission. »
Justice Internationale : Le Long Combat Juridique
Face à l’échec diplomatique, l’Ambazonie se tourne désormais vers le droit international :
La Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) a rendu une décision favorable.
Le Tribunal Populaire de Gambie a reconnu le droit à l’autodétermination.
Des plaintes ont été déposées à la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Une demande d’avis consultatif est en préparation à la Cour Internationale de Justice (CIJ), basée sur l’affaire Namibie vs. Afrique du Sud (1971).
« Nous construisons une forteresse juridique. Cette fois, le monde verra les responsabilités. »
Réfugiés et Prisonniers : Le Coût Humain
Le Président Sako ne cache pas la souffrance de son peuple :
Réfugiés au Nigeria, au Ghana, en Amérique du Sud ou en Europe, souvent harcelés ou déportés.
Prisonniers politiques au Cameroun, et même des détenus aux États-Unis.
Des milliers de déplacés internes abandonnés dans la brousse ou les bidonvilles.
« Nous ne les oublierons pas. Notre libération ne sera complète que lorsqu’ils rentreront chez eux, libres et en sécurité. »
Les États-Unis : Un Soutien Inattendu
Contre toute attente, les États-Unis ont pris des mesures concrètes sous Donald Trump :
Exclusion du Cameroun de l’AGOA pour violations des droits humains.
Suspension de la coopération militaire.
Soutien humanitaire américain dans des hôpitaux naguère gérés par les missionnaires britanniques.
« Trump a fait plus pour nous en quatre ans que la Grande-Bretagne en soixante », observe Sako.
*Élections 2025 : Boycott ou Trahison*
À l’approche de l’élection présidentielle au Cameroun, le Président Sako appelle à la résistance :
« Aucun Ambazonien ne doit légitimer l’oppresseur en votant. Boycotter cette élection est un acte de survie et de dignité. »
*Dernier Mot : Unité Sans Uniformité*
Le Président reconnaît les erreurs du passé — querelles de leadership, failles de gouvernance — mais affirme que la discipline et la transparence sont restaurées.
« Nous n’avons pas commencé cette guerre. Mais nous allons la terminer — unis. »
Le texte intégral de l’interview sera publié dans notre prochaine édition. Abonnez-vous sur :
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