Conseil constitutionnel: les allégations abondent sur l’argent ayant changé de mains lors du jugement sur la candidature de Maurice Kamto
Par The Independentist
De nouvelles allégations de corruption dans le système politique de la République du Cameroun mettent une fois de plus en lumière la profonde pourriture qui mine ses institutions.
Selon le média d’investigation Le TGV de l’info, des membres du Conseil constitutionnel du Cameroun auraient reçu d’importantes sommes d’argent pour rejeter la candidature présidentielle du professeur Maurice Kamto. Chaque membre du Conseil aurait touché 50 millions de francs CFA, tandis que le président du Conseil aurait empoché 80 millions.
Le rapport affirme que le professeur Charles Étienne Lekene Donfack aurait personnellement récupéré les fonds auprès d’un émissaire du ministre Ferdinand Ngoh Ngoh, escorté par des forces de sécurité placées sous l’autorité du ministre Paul Atanga Nji, avant de distribuer discrètement l’argent aux autres membres. Ces accusations restent non vérifiées, les responsables cités n’ayant pas réagi, et le Conseil constitutionnel n’ayant fait aucune déclaration publique.
Un schéma de corruption politique
Pour les Ambazoniens, ce n’est pas une surprise. Les pots-de-vin et les incitations financières font depuis longtemps partie de la mécanique politique à Yaoundé. Des votes achetés au parlement aux modifications du calendrier électoral pour servir les intérêts du régime, le système a maintes fois démontré sa capacité à plier les institutions à sa survie.
Des analystes politiques évoquent la carrière de Félix Mbayu — de Sacred Heart College à de hauts postes diplomatiques — comme exemple de la façon dont la loyauté politique, l’influence et la récompense sont intégrées dans la gouvernance camerounaise. Les critiques y voient une « tradition » d’incitations allant de la politique intérieure au lobbying international.
Les trois escortes vers Yaoundé
Dans ce contexte, trois personnalités se présentent comme alternatives au RDPC au pouvoir :
Joshua Osih du SDF,
Akere Muna de Univers, et
Regina Mundi, sénatrice non élue et désormais membre de l’équipe de campagne pour la réélection de Paul Biya.
Ils promettent le changement et affirment leur indépendance vis-à-vis du parti au pouvoir. Mais l’histoire raconte une tout autre réalité.
En 2021, Osih s’est joint à 61 députés du RDPC pour signer une lettre adressée au Congrès américain demandant la poursuite et le rapatriement des Camerounais du Sud favorables à l’indépendance — un geste perçu par ses détracteurs comme un ralliement clair au régime.
Muna, avocat respecté et défenseur de la lutte anti-corruption, parle de réformes de gouvernance mais refuse d’affronter la vérité centrale que les Ambazoniens défendent : il n’existe aucun traité d’union entre le Cameroun méridional et la République du Cameroun.
Mundi, autrefois respectée pour son équité lorsqu’elle dirigeait le Conseil des bourses scolaires dans les années 1980, fait désormais campagne pour la réélection de Biya. Ce faisant, elle s’aligne sur un processus que beaucoup considèrent comme frauduleux, se rendant complice des actes qui ont permis la nomination de Biya.
La position de l’Ambazonie : un Non ferme
Pour la direction ambazonienne en exil, ces trois personnalités ne sont pas des agents du changement mais des « escortes » — conduisant la République et la France plus profondément en territoire ambazonien, vers ses richesses minières, pour démanteler ses forces d’autodéfense et affaiblir son économie.
Le Dr Samuel Ikome Sako, président de la République fédérale du Cameroun méridional – Ambazonie en exil, a déclaré :
« Participer au processus politique de la République du Cameroun n’est pas une participation démocratique — c’est une collaboration avec un cadre colonial qui n’a aucune autorité légale sur notre territoire. Nous rejetons toute tentative de légitimer cette occupation et nous ne permettrons pas que notre territoire serve de scène électorale au régime responsable de nos souffrances. »
Et maintenant ?
Pour les Ambazoniens, la question n’est pas de savoir quelle route mène à Yaoundé. Il s’agit de savoir si le peuple reste sur la route de Buéa — vers la restauration complète de sa souveraineté.
À l’approche des élections de 2025, les Ambazoniens sont invités à se souvenir :
De qui se tenait où lorsque l’enjeu était le plus grand.
De qui a détourné le regard pendant que l’argent circulait à Yaoundé.
Et de qui demande aujourd’hui leur confiance.
La réponse, selon leurs dirigeants, est simple : Non aux trois escortes.
The Independentist
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