Editorial

Parfums, Marionnettes et Présidents de Papier : La Satire Française Qui Met à Nu la Tragédie Camerounaise

Par Joseph FritzMcBobe, Bureau de Bokwango

Dans le monde de la satire, peu de livres sont aussi mordants — et étrangement précis — que The I Hate the French Official Handbook. Bien que d’humour britannique, ses chapitres ressemblent à un manuel codé pour comprendre le Cameroun post-colonial, où l’hypocrisie française, la diplomatie théâtrale et l’orgueil fragile forment l’ADN de la gouvernance. Mais là où s’arrête la satire, commence la souffrance de l’Ambazonie.

Ce que révèle cette parodie — peut-être sans le vouloir — c’est que Paul Biya n’est pas une figure originale, mais un clone fabriqué dans les laboratoires coloniaux français : sélectionné pour sa loyauté, formé à l’élégance, et programmé pour le déni. Son manifeste, Le Libéralisme Communautaire — ou, comme certains l’ont justement surnommé, le Mein Kampf de Biya — était censé effacer l’Ambazonie en imposant l’unité par l’uniformité. Mais tel un parfum bon marché sur des cadavres, il pue aujourd’hui l’échec.

La Loyauté avant l’Intelligence : Une Franchise Coloniale à la Française
Au Cameroun de Biya, les postes ne se méritent pas — ils se mettent en scène. Ministres, généraux, gouverneurs, même les prélats sont nommés non pas pour leurs compétences, mais pour leur capacité à dire « Oui, Monsieur » et à étouffer les vérités dérangeantes. C’est une nation où la foi en la France l’emporte sur la fidélité à la liberté.

Et pourtant, ce qui semblait jadis une stratégie brillante — gouverner par des marionnettes décoratives — s’est effondré. Même l’intelligentsia de La République ne peut plus cacher la pourriture. L’élite ne peut vendre un rêve quand le toit est en feu. Les universités sont militarisées. Les penseurs se taisent. Le dernier bastion de stabilité étatique — la peur — s’effrite.

La Bombe Vérité du Dr. Sako : L’Empire est Nu
Entre en scène le président Dr. Samuel Ikome Sako, dont la dernière déclaration officielle a brisé les illusions, non seulement pour les Ambazoniens mais aussi pour tous ceux qui croyaient encore à une quelconque légitimité du régime Biya. D’un ton direct et sans équivoque, le Dr. Sako a rappelé au monde :

« Nous ne nous battons pas pour rejoindre ou réparer la République. Nous résistons à l’extinction. Ce que Biya appelle paix est un masque pour l’occupation. Ce qu’il appelle dialogue est une corde pour nos cous. »

Cette déclaration n’était pas qu’un acte de défi — c’était une chirurgie diplomatique sur le mythe de l’unité nationale. Elle a dévoilé l’architecture française du mensonge qui maintient ouverte la plaie coloniale.

Le Fardeau Ambazonien : Intelligence contre Imitation
Mais même parmi les Ambazoniens, tous ne sont pas immunisés contre le virus français.

Certains soi-disant “leaders” imitent l’obsession de Biya pour la loyauté au détriment de la vision. Ils forment des factions vides de sens — ADF, Unity Warriors, APNC, ou tout autre acronyme à la mode. Mais grattez la surface, et vous ne trouvez pas de stratégie — seulement des comédiens enfermés dans des fantasmes parisiens, en quête d’approbation auprès des tables coloniales plutôt qu’auprès des tranchées ambazoniennes.

Voilà le vrai poison de Biya : diviser et parader. Et trop d’Ambazoniens, consciemment ou non, y ont goûté.

Quand la Satire Devient Prophétie
Ce livre satirique était censé faire rire, mais si l’on remplace « Français » par « Camerounais francophone », les plaisanteries ressemblent à des notes de politique d’État :

« Les Français aiment la forme plus que le fond. » Les dialogues nationaux de Biya sont des spectacles chorégraphiés — des communiqués savamment rédigés sans aucune intention de mise en œuvre.

« Ils sont obsédés par les apparences. » Des aéroports carrelés aux cérémonies gonflées de Yaoundé, le régime brille tandis que les écoles brûlent à Batibo et que les hôpitaux disparaissent à Buea.

« Ils mènent des guerres grandioses en paroles, mais faibles en endurance. » Le régime de Biya sème la terreur en Ambazonie, pour ensuite mendier des médiateurs suisses en coulisses.

« Ils nomment des Noirs pour régner en leur nom. » Chaque anglophone dans le gouvernement de Biya est une ombre répétitive des instructions françaises — décorative, remplaçable, et privée de substance.

La satire devient prophétique car elle ne grossit pas — elle révèle. Et ce qu’elle révèle, c’est que le régime Biya n’est pas seulement tyrannique. Il est tragiquement prévisible.

Le Verdict :

Le Mein Kampf de Biya a Échoué
Soyons clairs. Le plan de Biya est mort.

Il a échoué à assimiler l’Ambazonie.
Il a échoué à obtenir la loyauté des penseurs de son propre camp.
Il a échoué à convaincre le monde que le génocide est une forme de gouvernance.
Il a même échoué à former des successeurs capables de simuler l’intelligence en restant loyaux.

La République ne s’effondre pas seulement à cause de la résistance ambazonienne — elle implose sous le poids de ses propres contradictions.

Et Maintenant ?
Les Ambazoniens doivent rejeter toute forme de mimétisme français, y compris au sein de leur lutte. La loyauté à la cause doit être méritée, non proclamée. Nos dirigeants doivent être choisis pour leur courage, leur compétence et leur clarté — pas pour une unité de façade ou des likes sur les réseaux sociaux.

À ceux dans la communauté internationale qui s’accrochent encore à la vision de Biya d’une « décentralisation », les Ambazoniens pause la question :

Réformeriez-vous Auschwitz ?
Moderniseriez-vous l’apartheid ?
Négocieriez-vous un génocide ?

Alors, pourquoi les demander de négocier le leure ?

Mot de fin

La France a remis aux Ambazoniens un mauvais script, un drame colonial mal ficelé. Biya, acteur zélé du néocolonialisme, l’a récité mot pour mot. Quelques Ambazoniens, égarés ou achetés, ont tenté de l’interpréter à leur tour. Mais le peuple — lucide et indomptable — a saisi le texte et l’a réduit en cendres, ligne après ligne, mot après mot.

Joseph FritzMcBobe

Leave feedback about this

  • Quality
  • Price
  • Service

PROS

+
Add Field

CONS

+
Add Field
Choose Image
Choose Video