Lorsque Sir Dr. Ntumfon Halle a dévoilé son plan de paix en 12 points, et que les acteurs internationaux se sont ralliés derrière le processus dirigé par la Suisse, l’Initiative de Boston, puis les soi-disant pourparlers de paix canadiens, de nombreux Ambazoniens ont osé espérer. Peut-être que le monde avait enfin entendu notre cri. Peut-être que la justice viendrait par la diplomatie. Peut-être que le sang versé laisserait place au dialogue.
Mais le temps a révélé une vérité douloureuse : chacun de ces processus a échoué—non pas parce que les Ambazoniens étaient réticents, mais parce que le système de Yaoundé n’a jamais été conçu pour permettre la paix. Avec le manuel idéologique de Paul Biya, Le Libéralisme Communautaire—le Mein Kampf camerounais—désormais mis à nu, nous voyons clairement : la paix n’a jamais été à l’ordre du jour. C’était toujours un piège.
Rien ne révèle ce piège plus clairement que l’enquête de Dr. Martin Mungwa, « Le Mein Kampf de Biya : une narration continue de l’ingénierie autoritaire ». Il y déconstruit la stratégie de Biya sur plusieurs décennies : démanteler l’opposition, centraliser le pouvoir, et effacer l’identité anglophone—non par accident, mais par dessein.
Faux Dialogues et Impasses
1. Le Plan de Paix en 12 Points de Sir Dr. Halle
Construit sur la confiance et la bonne foi—appelant à un cessez-le-feu, à la démilitarisation, à des commissions de vérité, à la décentralisation et à l’autonomie locale—ce plan supposait que la République du Cameroun (RDC) souhaitait des réformes. Elle ne le souhaite pas. Le régime de Biya survit en refusant tout partage du pouvoir, toute autonomie régionale, et même l’existence même du peuple ambazonien.
2. Le Processus Dirigé par la Suisse : Un Jeu de Masques
Les promesses de “renforcement de la confiance” et de “dialogue inclusif” ont donné :
Deux années de silence
Aucune négociation formelle
Un processus dominé par les agents de Yaoundé
Des leaders ambazoniens écartés pendant que des diplomates serraient la main à des fantômes
La voie suisse est devenue une tactique de blocage—détournant l’attention de la communauté internationale pendant que le Cameroun se réarmait et doublait sa présence militaire sur notre territoire.
3. Le “Monologue” Canadien
En janvier 2023, le Canada annonçait bruyamment son rôle de médiateur ; une semaine plus tard, le Cameroun niait l’avoir invité. Cette soi-disant médiation s’est transformée en monologue—le Canada parlant dans le vide pendant que Yaoundé riait et se retirait.
Ce n’est pas de la diplomatie. C’est une guerre psychologique.
Le Véritable Plan de Biya : Libéralisme Communautaire = Mein Kampf
Le Dr. Mungwa démontre que le texte de Biya, publié en 1987, est un manuel doctrinal pour la consolidation autoritaire, déguisé en discours sur l’unité nationale. Comme le Mein Kampf de Hitler, il :
Rejette la diversité et glorifie une identité francophone unique
Démantèle les contre-pouvoirs, au nom de l’efficacité
Attaque le fédéralisme et la gouvernance locale comme des menaces
Justifie la violence et la répression au nom de “l’unité” et du “développement”
Depuis sa publication, chaque décision politique majeure—abolition de la fédération en 1972, neutralisation du multipartisme, militarisation des régions anglophones, manipulation des processus de paix—s’aligne sur ce manuel idéologique. Chaque initiative depuis 2016 était vouée à l’échec, car à Yaoundé, le dialogue équivaut à la défaite.
Pourquoi les Ambazoniens ne doivent plus jamais voter
Participer au système électoral de la RDC n’est pas un acte de résistance—c’est un acte de soumission.
Voter, c’est collaborer avec l’oppresseur, pas s’autonomiser.
Les bulletins de vote sont des instruments d’effacement, non de changement.
Même un anglophone élu servirait sous une constitution conçue pour le rendre impuissant.
Les élections camerounaises maintiennent la fiction de l’unité, de la démocratie et de la légitimité.
Rejetons cette illusion.
Boycotter chaque élection est un acte de résistance politique, le message le plus fort que nous puissions envoyer :
« Nous ne faisons pas partie de ce mensonge. »
La Seule Voie : Une Sortie Totale
Le Cameroun n’est pas brisé—il fonctionne exactement comme prévu : un projet colonial dirigé par les Bulu-Béti, soutenu par la France et enraciné dans une domination francophone. L’Ambazonie a été forcée dans ce système ; elle doit maintenant en sortir complètement.
Se retirer de toutes les structures politiques et administratives camerounaises
Déclarer et défendre la pleine souveraineté nationale
Exiger l’application des Résolutions 1514 et 1608 de l’ONU
Enseigner à chaque citoyen que l’urne camerounaise est un cercueil, pas une voix
Derniers Mots
Sir Dr. Ntumfon Halle a essayé. La Suisse aussi. Le Canada également. Leurs efforts étaient sincères. Mais ils ont négocié avec un régime fondé sur un mensonge, fortifié par la violence, et animé par une idéologie de domination permanente.
Comme le confirme l’enquête glaçante du Dr. Mungwa, Le Libéralisme Communautaire n’est pas une politique dormante ; c’est une doctrine active. La paix restera impossible tant que l’Ambazonie ne se retirera pas—pleinement et pour toujours.les ne pouvons pas négocier notre dignité.
Les Ambazoniens ne peuvent pas négocier leur dignité.
Les Ambazoniens ne peuvent pas voter pour se libérer de leurs chaînes.
Les Ambazoniens ne peuvent pas attendre d’être reconnus.
Ils doivent devenir eux-mêmes la reconnaissance.
L’Ambazonie ne tombera pas à genoux devant les urnes ou dans des dialogues truqués.
L’Ambazonie se relèvera—car elle se souvient, elle voit le piège, et elle n’y tombera plus jamais.
Jennifer McChriston et Young Jean-Pierre sont rédacteurs associés de The Independentist, spécialisés en politique postcoloniale, régimes autoritaires et autodétermination africaine.
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