Commentary

Le Projet Présidentiel d’Assimilation des Anglophones : La Main Cachée de la France au Cameroun

Par Young Jean-Pierre

Pendant des décennies, la France a mené en Afrique une stratégie discrète mais dévastatrice — non pas par la guerre directe, mais en soutenant des présidents africains fidèles chargés d’exécuter son agenda géopolitique et culturel. Au Cameroun, cette stratégie s’est déployée à travers Ahmadou Ahidjo et Paul Biya — deux régimes qui ont systématiquement démantelé l’identité des Camerounais anglophones. Pour le monde extérieur, il s’agissait d’un problème interne. Mais en réalité, c’était un projet conçu à Paris et mis en œuvre par des exécutants locaux.

Une Guerre Culturelle, Pas Seulement Territoriale
En 2017, le journal français Le Monde a surpris ses lecteurs en révélant ce qu’il a appelé « le projet d’anéantissement culturel contre les anglophones » — un plan présidentiel visant à effacer l’identité des régions anglophones du Cameroun. Cette attaque n’était pas accidentelle. Elle était méthodique.

Les tribunaux anglophones ont été fermés. Les écoles de tradition britannique ont été harmonisées ou supprimées. Les fonctionnaires anglophones ont été marginalisés. Et les manifestations pacifiques ont été brutalement réprimées. Pendant plus de quarante ans, le régime Biya a cherché à absorber l’Ambazonie dans un État francophone centralisé sous prétexte d’« unité nationale ». Ce projet, initié par Ahidjo, a été mené avec l’encouragement de la France.

La confirmation la plus accablante est venue de Paul Biya lui-même, qui a déclaré publiquement lors d’une réunion à Paris en 2017 :

« Nous avons essayé de les assimiler, mais cela n’a pas marché. »

Cette rare confession a choqué le monde anglophone et confirmé ce que des millions de personnes savaient depuis longtemps : l’assimilation n’était pas un malentendu. C’était le plan.

Le Front Culturel : L’Alliance Française à Bamenda
Parmi les instruments plus subtils mais tout aussi stratégiques de cette guerre culturelle figure l’Alliance Française, bras officiel de la diplomatie culturelle française. Sa présence à Bamenda, capitale symbolique de la résistance anglophone, est perçue par beaucoup comme une provocation calculée.

Officiellement, l’Alliance promeut la langue et la culture françaises. Mais selon de nombreux habitants, sa mission réelle à Bamenda serait plus politique que culturelle. Des allégations locales font état d’une opération de puissance douce destinée à promouvoir l’idéologie francophone et à normaliser le récit d’« unité nationale ». Par ses ateliers, ses partenariats éducatifs et ses événements publics, elle contribuerait à affaiblir l’héritage anglophone de l’intérieur — pendant que le régime le détruit de l’extérieur.

Pour beaucoup, sa présence évoque une guerre psychologique déguisée en célébration culturelle.

Pourquoi L’identité Anglophone Était-elle Une Cible ?
La réponse réside dans le contraste. L’Ambazonie — ancien Cameroun anglophone — reposait sur la common law britannique, un service public décentralisé, et une culture civique plus démocratique. Elle représentait une anomalie dans une région dominée par des régimes francophones centralisés, souvent autoritaires.

La France avait un objectif clair : si l’Ambazonie réussissait son modèle démocratique, cela risquait d’inspirer d’autres pays francophones à réclamer la même autonomie. Le risque était trop grand. Il fallait donc étouffer l’alternative.

Les Marionnettes et Le Jeu de Blâme
La France a rarement été au premier plan. Elle a préféré agir dans l’ombre, laissant ses présidents africains porter la responsabilité publique. Ahidjo et Biya ont été les visages de cette colonisation culturelle, mais les ficelles étaient tirées à Paris. Leurs politiques — harmonisation scolaire, domination linguistique, exploitation des ressources — reflétaient les méthodes coloniales françaises déjà utilisées en Algérie, au Rwanda et ailleurs.

Cela dit, tous les Camerounais francophones ne sont pas complices. Nombre d’entre eux ont aussi souffert sous le même système répressif et se tiennent aujourd’hui aux côtés des Ambazoniens. Le problème n’est ni ethnique ni linguistique. Il réside dans un système qui a instrumentalisé les deux.

Le Président Sako et La Renaissance Ambazonienne
Dans cette nuit longue et douloureuse, une aube nouvelle se lève. Dr. Samuel Ikome Sako, Président de la République Fédérale d’Ambazonie, qualifie le mouvement non seulement de résistance, mais de renaissance culturelle et spirituelle. Pour lui, il ne s’agit pas simplement de se libérer — mais de se redéfinir.

Sa vision englobe une nouvelle éducation, la restauration de la common law, des institutions communautaires, et la dignité retrouvée. Sous sa direction, les Ambazoniens reconstruisent leur nation sur leurs propres valeurs, et non en réaction à Yaoundé.

Comme il l’a puissamment déclaré :

« Ils nous ont enterrés pendant 60 ans, mais ils ne savaient pas que nous étions des graines. »

Une Nouvelle Page S’écrit
La stratégie de la France était claire : effacer les anglophones, blâmer les locaux, et profiter du butin. Mais ce qui devait être une fin est devenu un commencement.

L’Ambazonie ne meurt pas — elle s’éveille. Et le monde commence enfin à comprendre qui a tenté de l’effacer.

Young Jean-Pierre

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