Opinion

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Dr Martin Mungwa ancien professeur Ecole Polytechnique Yaoundé

Le Dr Martin Mungwa, ingénieur de formation et fervent lecteur des actualités de l’Independentist news, écrit.

Les Cultes Français contre les Sociétés Savantes Anglo-Saxonnes : Une Histoire de Deux Civilisations
Introduction : Deux Mondes, Deux Missions
Au cœur de chaque civilisation réside une philosophie de gouvernance. Dans les sociétés anglo-saxonnes, le pouvoir s’articule autour des sociétés savantes — des corps professionnels, intellectuels et innovateurs dont la mission principale est d’élargir les connaissances, de promouvoir l’inclusion et de bâtir une société plus juste et fonctionnelle. En France et dans ses satellites coloniaux, c’est l’inverse : le pouvoir repose sur des clans, cultes et manipulations occultes, avec une peur profonde des masses éduquées. Résultat : un système qui sabote son propre progrès pour préserver les privilèges d’une élite.

L’histoire du Cameroun — et plus particulièrement celle du Southern Cameroons (Ambazonie) — est une étude de cas saisissante de la manière dont les plans autoritaires français écrasent l’excellence, étouffent l’innovation et punissent le professionnalisme.

Les Sociétés Savantes : Fondations du Progrès Anglo-Saxon
En Grande-Bretagne, aux États-Unis et dans d’autres démocraties anglo-saxonnes, des institutions comme la Royal Society, l’American Society of Civil Engineers (ASCE) ou le Royal Institute of British Architects sont non seulement respectées mais essentielles au développement national. Ces institutions fixent les normes, publient des revues spécialisées, participent à l’élaboration des politiques publiques et servent d’incubateurs de talents dans les domaines des infrastructures, de la médecine, du droit et de la technologie.

Elles existent sur la base de la méritocratie et de la transparence. Ingénieurs, médecins, économistes se réunissent non pour conspirer contre l’État — mais pour le faire avancer. Premiers ministres et présidents inaugurent régulièrement leurs réunions annuelles, conscients que seule une gouvernance fondée sur le savoir peut être durable.

Suppression des Ingénieurs au Cameroun : Une Trahison Orchestrée par la France
Mais au Cameroun francophone et dans l’Ambazonie annexée, ces idées sont perçues comme subversives. La Cameroon Society of Engineers — jadis phare d’innovation — a été délibérément démantelée. Pourquoi ? Parce qu’elle incarnait un savoir local et une excellence technique échappant au contrôle de Yaoundé et de ses parrains français.

Un tournant s’est produit dans les années 1970 lorsque le président Ahmadou Ahidjo visita le Sud-Ouest et y observa un pont composite béton-acier construit par des ingénieurs locaux, avec l’appui technique du désormais défunt USAID. La panique s’empara aussitôt des sphères de pouvoir francophones. Ahidjo fut averti : « Si ces ingénieurs s’organisent, votre gouvernement unitaire est fini. »

À cette époque au Cameroun occidental, le Premier ministre Ngom Jua ouvrait fièrement l’assemblée générale annuelle de la Cameroon Society of Engineers, saluant leur contribution au développement. Des cabinets de renom comme Ndumu, Tamajong & Partners avaient conçu des institutions telles que l’Université de Buea — mais ne furent jamais payés. La société publiait des revues traitant de conception d’avions, de protection côtière et d’énergies renouvelables — des sujets qui terrifiaient les autorités néocoloniales françaises.

Des Ingénieurs Certifiés aux Institutions Étranglées
Parmi les pionniers figurait le regretté Ingénieur Sendze, alors chez Beatty Balfour, et seul ingénieur camerounais à détenir le prestigieux titre de Chartered Engineer reconnu au Royaume-Uni. Ces hommes et femmes constituaient l’épine dorsale d’une société fondée sur le mérite — une société que la France craignait et a méthodiquement détruite.

À leur place : des bureaucrates obéissants. Les institutions se sont effondrées. Les sociétés savantes furent remplacées par des réseaux clientélistes. Yaoundé substitua l’excellence par la soumission.

Le Cimetière des Institutions Anglo-Saxonnes
La destruction ne s’est pas limitée à l’ingénierie. Tous les piliers de l’indépendance économique ambazonienne furent ciblés :

CDC (Cameroon Development Corporation) : jadis fleuron agro-industriel, aujourd’hui ruine abandonnée.

Cameroon Bank : coulée par des politiques sciemment défaillantes malgré son rôle vital.

Santa Coffee Estate, Tole Tea, UNVDA, WADA, Yoke, PowerCam — tous pillés et liquidés.

Les coopératives de crédit, autrefois modèles de finance populaire, sont désormais infiltrées.

La collecte et distribution du courrier, sous Kilo Brothers, ainsi que les géants du BTP comme Nangah Company, ont disparu sans laisser de trace.

Même l’excellence en infrastructure était possible : le pavillon du Premier ministre à Buea fut construit par Nangah Company pour 50 millions de francs seulement, dans les délais et en respectant le budget. Le gouvernement Foncha emprunta 25 000 £ pour construire le marché de Bamenda — remboursé jusqu’au dernier sou.

Et pourtant, sous le vernis de la libéralisation communautaire — cheval de Troie colonial — aucune de ces institutions n’a été autorisée à survivre.

Dr. Sako et le Retour de l’État Savant
Aujourd’hui, la résistance a un nom : Dr Samuel Ikome Sako, Président de la République Fédérale d’Ambazonie. Un homme forgé par l’histoire, endurci par la trahison, et désigné par la providence. Sa gouvernance marque le retour de la méritocratie, de la science et de la gestion fondée sur les politiques publiques.

Le gouvernement Sako ne repose ni sur un culte de la personnalité, ni sur la vassalité à une puissance étrangère — mais sur l’héritage des ingénieurs, agriculteurs, économistes et penseurs de l’ère pré-annexion. Le flambeau est de retour entre les mains ambazoniennes. Et cette fois, l’ADN s’est répliqué. Plus de 65 ans d’oppression ont seulement affiné la détermination d’une génération qui refuse la colonisation.

Conclusion : Les Jours de la France Sont Comptés
À la lumière de cette histoire, une chose est claire comme de l’eau de roche : Yaoundé ne sera jamais notre destination. Les intrigues de la France — enveloppées dans une bureaucratie glaciale et un parfum de trahison — ont atteint leurs limites. Le peuple s’est réveillé. L’avenir est technique, démocratique, et à portée de main.

La société savante renaît, et cette fois, elle est indestructible. Nous lutterons jusqu’au dernier homme.

Dr Martin Mungwa

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