Joshua Nambangi Osih: son parcours suscite de nombreuses interrogations. Né d’une mère suisse et d’un père originaire du Ndian, il a fréquenté le CPC Bali un institution prestigieuse d’Ambazonie, mais a grandi à Yaoundé et bâti sa carrière politique à Douala.
Par la Rédaction Politique – The Independentist
Dans le théâtre politique camerounais, Joshua Nambangi Osih est à la fois un symbole et une controverse. Pour certains, il incarne le visage de l’opposition institutionnelle ; pour d’autres, il représente le danger d’une dissidence contrôlée — une figure tolérée, voire encouragée, par le régime pour préserver l’illusion d’une démocratie alors que le cœur du pouvoir reste intact.
Le parcours d’Osih suscite de nombreuses interrogations. Né d’une mère suisse et d’un père originaire du Ndian, il a fréquenté le CPC Bali — institution prestigieuse d’Ambazonie — mais a grandi à Yaoundé et bâti sa carrière politique à Douala. Aujourd’hui à la tête du Social Democratic Front (SDF), un parti autrefois redouté par le régime sous le leadership de feu Ni John Fru Ndi, il est accusé par certains d’avoir rapproché la ligne politique du parti de celle du pouvoir central.
Ses détracteurs pointent une fortune personnelle inexpliquée, des liens étroits avec la famille Biya et des décisions semblant épouser les intérêts du RDPC — notamment sa signature en 2021 d’une lettre appelant les États-Unis à expulser des militants ambazoniens. Ses partisans rétorquent qu’il s’agit d’un pragmatique, capable de travailler dans le système pour obtenir des résultats. Mais les enjeux sont aujourd’hui plus élevés. Avec la France et certaines élites nationales évoquant la réinstauration du poste de Vice-président et l’idée de l’offrir à un “Anglophone consensuel”, le nom d’Osih revient avec insistance.
Pour The Independentist, dans une démocratie réelle, la confiance publique se gagne par la transparence. Ces questions ne sont pas des accusations, mais des interrogations légitimes d’intérêt public portant sur la représentation, l’intégrité et la loyauté. Et, dans un souci d’équité, dans le gouvernement du Dr Samuel Ikome Sako, chaque représentant — en exil ou sur le terrain — devra répondre aux mêmes critères devant le peuple.
Représentation et lien culturel
1) Vous portez un nom ambazonien et avez fréquenté le CPC Bali, mais vous avez grandi à Yaoundé et construit votre carrière politique à Douala. Comment conciliez-vous votre immersion culturelle et linguistique limitée en Ambazonie avec le rôle de représentant des anglophones ?
2) Parlez-vous une langue ou un dialecte autochtone ambazonien ? Si non, comment comptez-vous combler ce fossé pour comprendre et défendre les besoins de cette communauté ?
3) Certains affirment que votre lignée paternelle, censée venir du Ndian, pourrait en réalité remonter à la province du Sud — souvent appelée la “onzième province”. Pouvez-vous clarifier vos véritables origines paternelles et leur influence sur votre identité politique ?
Richesse, investissements et transparence
4) Quelle est l’origine documentée de votre fortune personnelle ?
5) Seriez-vous prêt à publier une déclaration publique complète de vos biens pour renforcer la transparence et la confiance ?
6) Votre famille détiendrait d’importants investissements à Kribi, en zone francophone. Pourquoi n’existe-t-il aucun investissement comparable connu dans la région du Sud-Ouest que vous revendiquez comme patrie ancestrale ?
Liens avec le régime Biya
7) Depuis combien de temps entretenez-vous des relations personnelles ou professionnelles avec des membres de la famille Biya ?
8) Avez-vous déjà aidé à organiser des déplacements officiels ou privés du président Biya, ou pris part à des arrangements liés à sa santé ?
9) Voyez-vous un conflit d’intérêts potentiel entre de tels liens et votre indépendance en tant que leader politique ?
10) Zones d’ombre sur les pertes au sein du SDF
Plusieurs hauts responsables du SDF — dont Cyprian Awudu, Joseph Mbah Ndam et John Fru Ndi — sont décédés de façon inattendue, certains après des réunions à Etoudi. Quelle est votre compréhension de ces événements ?
11) Avez-vous déjà demandé une enquête interne au SDF sur ces décès ?
12 ) Avez-vous fait partie d’une délégation à Etoudi après laquelle des membres sont décédés ? Si oui, quel était l’objet de cette rencontre ?
Alignement politique et influences
13) Êtes-vous d’accord pour dire que la relation de Fru Ndi avec le régime a changé après certains compromis politiques ?
14) Comment décririez-vous votre propre relation de travail avec le gouvernement — collaboration, négociation ou alignement ?
15) Avez-vous déjà été membre de l’Ordre rosicrucien ou d’une organisation similaire ayant une influence politique ?
16) Avez-vous assisté à la plus récente Convention rosicrucienne d’Afrique centrale au Palais des Congrès de Yaoundé, qui a ensuite été ravagé par un incendie ? Si oui, à quel titre ?
Positions politiques et décisions passées
17) En 2021, vous avez signé avec 61 parlementaires du RDPC une lettre exhortant les États-Unis à expulser des militants ambazoniens. Pourquoi avoir pris cette position ?
18) Avec le recul, considérez-vous toujours que c’était la bonne décision ?
19) Vous affirmez dans votre manifeste que, si vous êtes élu président, vous résoudrez le soi-disant “problème anglophone” en 100 jours. Comment conciliez-vous cette promesse avec votre demande d’expulsion des militants ambazoniens adressée aux États-Unis ?
20)Avez-vous étudié l’histoire de la décolonisation du Cameroun britannique méridional ? Et, si oui, disposez-vous d’une preuve d’un Traité d’Union qui vous donnerait la légitimité de croire en un Cameroun “un et indivisible” ?
Conclusion
Ces questions sont légitimes et relèvent d’un esprit d’ouverture et de reddition de comptes. Joshua Osih doit au public ambazonien — et à l’ensemble des Camerounais — des réponses claires, directes et sans ambiguïté.
Comme l’a déclaré le Dr Sako, « La redevabilité commence chez nous ». Dans une Ambazonie libre, aucun responsable public ne sera exempté de cette exigence — pas même le président.
la Rédaction Politique