Soyons clairs : l’Ambazonie n’est pas contre le dialogue. Mais un véritable dialogue ne peut avoir lieu qu’après la libération des leaders, sur un terrain neutre, et sous la garantie de médiateurs internationaux crédibles.
Par le desk éditorial de The Independentist
Lorsque Sisiku Ayuk Tabe et ses camarades ont été enlevés et emprisonnés, l’Ambazonie ne s’est pas effondrée avec eux. Notre lutte a continué, portée par le peuple. C’est pourquoi les murmures de « négociations » depuis la prison font trembler de colère et d’inquiétude chaque Ambazonien.
L’histoire nous a enseigné une leçon amère : chaque fois que nous avons fait confiance à la République du Cameroun (LRC) et à la France, nous avons été trahis.
1961 : La Grande-Bretagne nous a refusé l’indépendance pleine et entière et nous a poussés dans un piège, en nous forçant à une union avec la LRC.
1961 : À Foumban, la LRC a rédigé unilatéralement sa propre constitution et l’a imposée comme « fédérale ». Une annexion à la plume.
1972 : Ahidjo a organisé un faux référendum et enterré la fédération.
1984 : Biya a rayé notre existence de la carte en rebaptisant le pays La République du Cameroun.
1996 : Il a changé la constitution pour promettre une « décentralisation » — un faux fédéralisme, sans aucun transfert réel de pouvoir.
2019 : Biya a mis en scène le « Grand Dialogue National ». L’Ambazonie en fut exclue, et la seule issue fut un « Statut Spécial » vide, un simple habillage de la domination.
Les pourparlers suisses : Présentés comme une médiation, mais jamais pris au sérieux par Yaoundé. Une diversion.
Le processus canadien : Annoncé comme une percée, mais transformé en « monologue », où la LRC feignait d’écouter tout en fermant la porte à un vrai dialogue.
Et même la BBC, réputée dans le monde entier pour son objectivité, n’a jamais osé donner la parole à l’administration Sako — de peur que la France ne l’interpelle sur le pacte secret signé en 1961. En gardant le silence, la BBC joue en faveur du régime génocidaire, renforçant le récit de Yaoundé et effaçant la vérité ambazonienne.
Chaque fois, l’Ambazonie a perdu. Chaque fois, la confiance a été trahie.
Nos pères peuvent être excusés — pas nous
Nos pères pouvaient être pardonnés d’avoir cru que la France et la LRC étaient des partenaires « civilisés ». Ils espéraient, ils faisaient confiance, ils croyaient.
Mais après six décennies de mensonges, de sang et de trahisons — pouvons-nous encore prétendre l’ignorer ? Si nous le faisons, alors la folie est de notre côté.
Sisiku, le peuple attend des réponses claires
Les Ambazoniens vous demandent, Sisiku :
Si les négociations passées ont échoué, pourquoi celles menées depuis une prison réussiraient-elles ?
Comment pouvez-vous garantir que des pourparlers en captivité ne ressemblent pas à une reddition déguisée ?
Quelles garanties existent que la LRC respectera soudainement un accord après 60 ans de violations ?
Voyez-vous que négocier derrière les barreaux risque de diviser et d’affaiblir notre peuple ?
Pouvez-vous jurer que jamais, au grand jamais, vous n’échangerez notre liberté contre un accord imposé sous la contrainte ?
La ligne rouge — et un chemin étroit
Soyons clairs : l’Ambazonie n’est pas contre le dialogue. Mais un véritable dialogue ne peut avoir lieu qu’après la libération des leaders, sur un terrain neutre, et sous la garantie de médiateurs internationaux crédibles.
Tout le reste — qu’on l’appelle « Dialogue National », « Statut Spécial », « pourparlers suisses », « monologue canadien » ou vitrines diplomatiques — n’est pas un dialogue. C’est une reddition déguisée.
Et l’Ambazonie ne pardonnera pas une autre trahison.
Pas de négociations derrière les barreaux. Pas d’accords sans garants internationaux. Pas de compromis sur notre droit à l’autodétermination.
C’est la ligne rouge. La franchir, c’est s’exposer au jugement impitoyable de l’Histoire.
The Independentist Desk éditorial

