The Independentist News Blog Commentary La Leçon Française de l’Autoritarisme : De De Gaulle à Biya – et la Bouchée Trop Grosse à Avaler
Commentary

La Leçon Française de l’Autoritarisme : De De Gaulle à Biya – et la Bouchée Trop Grosse à Avaler

Lorsque Charles de Gaulle fonda la Cinquième République en 1958, il ne bâtit pas une démocratie. Il bâtit un trône. La France n’a jamais appris l’art de la coalition, jamais adopté le fédéralisme, jamais respecté le compromis.

Par la Rédaction Éditoriale de The Independentist

La Recette Française de l’Autoritarisme

L’autoritarisme au Cameroun n’est pas une invention locale. C’est une spécialité française — mijotée à Paris, servie à Yaoundé, et imposée à un peuple qui n’avait rien commandé.

Lorsque Charles de Gaulle fonda la Cinquième République en 1958, il ne bâtit pas une démocratie. Il bâtit un trône. La France n’a jamais appris l’art de la coalition, jamais adopté le fédéralisme, jamais respecté le compromis. Là où d’autres nations ont bâti des systèmes de négociation, la France a bâti des monarchies présidentielles.

Dans l’imaginaire français, le pouvoir ne se partage pas : il se dévore. François Mitterrand l’avoua avec une arrogance royale : « J’ai le Parlement, et j’ai le Sénat. Donc j’ai tout. » L’Assemblée n’était pas un contre-pouvoir — c’était un meuble du palais.

Cameroun : De la Fédération à la Société Anonyme

Ahmadou Ahidjo fut l’élève le plus obéissant de Paris.

En 1961, la fédération promise au Southern Cameroons fut étranglée dans son berceau.

En 1972, un faux référendum enterra le fédéralisme sous un État unitaire, prolongeant ainsi la mainmise française sur le Southern Cameroons.

Par un simple accord de décembre 1959, la France commença à siphonner 50 % des revenus pétroliers de l’Ambazonie.

Ahidjo alla plus loin : il transforma le Cameroun en une société anonyme. Les ministères devinrent des départements, les régions des filiales, les citoyens des clients. Le président agissait comme un PDG, répondant non pas au peuple mais à une salle de conseil à Paris.

Paul Biya hérita de ce système et le raffina en monopole. Pendant des décennies, il s’en vanta devant ses mentors français : « J’ai l’Assemblée. J’ai le Sénat. J’ai l’État. » En réalité, il ne présidait qu’un empire vide, bâti sur l’oppression et la peur.

Et dans sa gloutonnerie, Biya tenta d’absorber une nation étrangère — l’Ambazonie. Mais l’Ambazonie, avec son héritage colonial distinct, était trop grosse à avaler. Le glouton s’étrangla.

Françafrique : La Recette Répliquée

Le modèle ne fut pas unique au Cameroun. Il fut copié partout en Afrique francophone :

Au Gabon : la dynastie Bongo régna sous protection française.

Au Congo-Brazzaville : Denis Sassou Nguesso perfectionna l’autoritarisme validé par Paris.

En Côte d’Ivoire : Houphouët-Boigny réchauffa le fauteuil pour la France.

Au Togo : Eyadéma régna en empereur tribal, drapé dans le tricolore.

Même scénario. Même modèle. Même désastre. Bienvenue en Françafrique.

L’Arrogance Sans Victoire

La vérité est simple : la France ne sait pas négocier, car elle n’a jamais gagné seule une grande guerre.

1759 : expulsée d’Amérique du Nord par les Britanniques.

1803 : incapable d’administrer la Louisiane (quatre fois plus grande que la France), elle la vendit aux États-Unis, avant de perdre Haïti face aux esclaves insurgés devenus libres en décembre 1803.

1954 : chassée d’Asie du Sud-Est par le Vietnam.

1962 : balayée d’Algérie par la résistance nationale.

Toujours vaincue, jamais victorieuse seule. La plupart du temps, d’autres ont dû négocier pour la France — les Alliés en 1945, avec l’apport massif des Africains, ou encore les ressources africaines pour renflouer son économie.

Mais la partie est finie. La France doit désormais apprendre à négocier d’abord dans son propre Parlement. Et peut-être, un jour, La République du Cameroun apprendra-t-elle que les nations ne se gouvernent pas par décrets éternels, mais par un vrai dialogue.

Le Réflexe Autoritaire en Europe

Cet instinct français de domination ne s’arrêta pas à l’Afrique. Il s’étendit à l’Europe.

Quand la Grande-Bretagne demanda à rejoindre la Communauté Économique Européenne, de Gaulle lui opposa deux vétos.

La France ne pouvait concevoir un partage du pouvoir.

Cette arrogance sema les germes du Brexit des décennies plus tard. Même la Grande-Bretagne, forte de ses siècles de tradition parlementaire, ne put tolérer le modèle français étouffant.

Alors pourquoi s’étonner que les Ambazoniens rejettent la dictature franco-biyaïste ?

Si Londres a eu le droit de quitter Bruxelles, l’Ambazonie a tout autant le droit de quitter Yaoundé.

Macron : Le Faux Obama, le Roi Nu

Après l’ascension de Barack Obama, la France voulut son propre sauveur. Emmanuel Macron fut habillé en « Obama français » : jeune, brillant, cosmopolite.

Mais derrière l’éclat : le vide. Négociateur médiocre, allergique au consensus, accro aux postures jupitériennes. Le style sans la substance.

Aujourd’hui, Macron apparaît tel qu’il est : un roi nu, présidant au déclin.

Un Monde Devenu Rusé

Le drame de l’autoritarisme français — à Paris, Yaoundé, Libreville, Abidjan, Lomé, Brazzaville — fut de confondre domination et gouvernance, contrôle et créativité.

Mais l’illusion est terminée. Les citoyens sont désormais rusés. Ils voient clair à travers les dirigeants qui prétendent posséder parlements et sénats tout en ne livrant que la misère.

L’influence mondiale de la France s’effondre — non pas parce que son armée est faible, mais parce que son modèle politique a perdu toute légitimité. Le Cameroun s’écroule pour la même raison.

Ahidjo et Biya copièrent fidèlement. Bongo, Sassou Nguesso, Houphouët-Boigny, Eyadéma aussi. Tous ont avalé la recette française. Mais le plat était empoisonné.

Biya, dans sa cupidité, voulut avaler l’Ambazonie — et l’Histoire l’a surpris en train de s’étrangler.

L’empire des illusions s’effondre. Et l’Ambazonie écrira sa propre histoire.

la Rédaction Éditoriale de The Independentist

Exit mobile version