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La Comédie Judiciaire de Yaoundé : Pourquoi l’Ambazonie ne Reviendra Jamais

Les citoyens ordinaires ont été empêchés d’entrer dans la salle, et la chaîne nationale CRTV, n’a pas diffusé l’événement, une chaîne privée, NAJA TV, a été interrompue de retransmettre l’audience en direct.

Par la redaction Independentist

Le 4 août 2025, un événement politique crucial s’est déroulé à Yaoundé, la capitale de la République du Cameroun. Le Conseil constitutionnel, la plus haute juridiction électorale du pays, devait tenir une audience pour statuer sur la candidature de l’un des principaux leaders de l’opposition, Maurice Kamto. Mais au lieu d’un processus équitable et transparent, ce qui s’est produit était une mise en scène troublante, révélant la manipulation politique, la partialité judiciaire et l’intimidation orchestrée par l’État.

Cette audience, censée être publique, s’est tenue à huis clos. Les citoyens ordinaires ont été empêchés d’entrer dans la salle, et la chaîne nationale CRTV – financée par l’argent du contribuable – n’a pas diffusé l’événement. Lorsqu’une chaîne privée, NAJA TV, a tenté de retransmettre l’audience en direct depuis la salle, elle a été immédiatement interrompue et menacée. Cette seule action a soulevé une question fondamentale : si le régime avait confiance en l’intégrité de son processus, pourquoi en cacher les détails au peuple ?

À l’intérieur même de la salle d’audience, les choses ont empiré. Des membres influents du régime en place – ceux-là mêmes accusés de manipulations électorales – ont été vus entrant librement dans la salle et échangeant avec les juges du Conseil constitutionnel. Ces juges, supposés être neutres et indépendants, n’ont montré aucun scrupule à discuter avec des acteurs politiques du pouvoir.

Puis un moment surréaliste est survenu. Maurice Kamto a signalé qu’une personne armée se trouvait dans l’assistance. Dans n’importe quelle démocratie, cela aurait immédiatement déclenché une intervention sécuritaire. Mais à Yaoundé, le président du Conseil constitutionnel a simplement ordonné à Kamto de se taire. Aucun contrôle, aucune vérification. Le fait qu’un individu potentiellement armé puisse accéder à un tribunal sans déclencher d’alerte est extrêmement grave. Mais au Cameroun, cela semble banal.

Les observateurs présents ont noté l’attitude nonchalante des juges. Certains étaient distraits, d’autres semblaient agacés. Pendant que les avocats de Kamto présentaient des preuves de fraude, de cybercriminalité, de corruption et d’ingérence politique, les juges ne montraient aucun intérêt. Il était évident pour tous que la décision était déjà prise bien avant que l’audience ne commence.

Dehors, la capitale camerounaise était transformée en camp militaire. Des soldats armés occupaient les carrefours, des véhicules blindés patrouillaient les rues, et des policiers en civil rodaient autour du tribunal. Toute personne tentant de s’approcher du Conseil constitutionnel était arrêtée, parfois violemment. Yaoundé ne ressemblait pas à une capitale démocratique, mais à une zone de guerre.

Finalement, la décision tomba : Maurice Kamto fut écarté de la course présidentielle. Aucune explication crédible, aucun fondement juridique solide. Le but était clair : l’éliminer, l’empêcher de participer, et consolider l’emprise du pouvoir en place.

Pour beaucoup de Camerounais, ce fut un jour sombre. Mais pour les Ambazoniens – le peuple de l’ancien Southern Cameroons britannique qui a proclamé son indépendance en 2017 – ce fut une confirmation de plus : la République du Cameroun est un État failli, illégitime, incapable de justice.

Les Ambazoniens affirment depuis longtemps que leur union avec le Cameroun francophone n’a jamais été légale. Leur territoire a été annexé, leurs voix étouffées, leurs avocats et enseignants battus dans les rues pour avoir simplement demandé le respect du droit. Des villages entiers ont été brûlés par les forces de l’ordre. Ce qui est arrivé à Maurice Kamto ne les surprend pas. C’est exactement ce qu’ils subissent depuis des années – la seule différence, c’est que cette fois, c’est un francophone du système lui-même qui en fait les frais.

Il est important de rappeler que les Ambazoniens ne partagent pas la vision politique de Kamto. Il s’est opposé à leur indépendance et a participé au fameux “Grand Dialogue National” de 2019, considéré par les Ambazoniens comme un piège politique destiné à les faire taire avec une fausse “autonomie spéciale”.

Mais malgré ces désaccords, les Ambazoniens ne peuvent pas ignorer l’injustice flagrante. Un homme qui croyait pouvoir changer les choses de l’intérieur vient d’être broyé par le même système qu’il défendait. Les mêmes outils – mensonges, manipulations, corruption, cybersurveillance – utilisés pour réprimer les voix ambazoniennes ont été utilisés contre lui.

Ce moment révèle une vérité profonde : on ne réforme pas un système conçu pour opprimer. Les tribunaux ne sont pas indépendants. Les élections ne sont pas libres. La République n’est pas démocratique. C’est une façade, une illusion maintenue pour tromper la communauté internationale et garantir la survie d’un régime à bout de souffle.

Pour les Ambazoniens, cela confirme une fois de plus que le retour en arrière est impossible. Leur décision de restaurer leur indépendance n’était pas un acte de colère, mais une réponse réfléchie à une longue histoire de trahisons et d’injustice. Ce qui s’est passé à Yaoundé prouve encore une fois qu’ils ont eu raison de se séparer.

Aujourd’hui, alors que les Camerounais – francophones comme anglophones – réalisent à quel point leur système est verrouillé, les Ambazoniens continuent d’organiser leur résistance, de bâtir leurs institutions, et de défendre leur droit à l’autodétermination. Non seulement pour eux-mêmes, mais pour toute l’Afrique qui aspire à une véritable liberté.

Ils voient clairement ce que d’autres commencent seulement à découvrir : on ne répare pas une maison construite pour exclure.

C’est pourquoi l’Ambazonie ne reviendra jamais.

Redaction Independentist

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